Comment déclarer les revenus locatifs meublés lors d'une situation d'indivision ?
Qu'est-ce que l'indivision ?
Avant d'aborder la déclaration des revenus locatifs meublés en situation d'indivision, il convient de définir ce qu'est précisément l'indivision. Il s'agit d'un régime de copropriété dans lequel plusieurs personnes, appelées indivisaires, détiennent ensemble un bien immobilier sans procéder à une division du bien. Chaque indivisaire a ainsi une quote-part de propriété sur l'ensemble du bien. L'indivision peut résulter de différentes situations, telles qu'une succession, un divorce, ou encore un achat immobilier à plusieurs.
Revenus locatifs meublés en indivision : quel régime fiscal ?
Lorsqu'un bien immobilier en indivision est loué meublé, les revenus issus de cette location entrent dans la catégorie des bénéfices industriels et commerciaux (BIC), et non dans celle des revenus fonciers. En effet, la location meublée est considérée comme une activité professionnelle, même si les revenus en question ne sont pas le fruit d'une activité exercée à titre principal.
Pour la déclaration des revenus locatifs meublés en indivision, il est important de distinguer deux régimes fiscaux possibles : le régime micro-BIC et le régime réel.
Le régime micro-BIC pour les revenus locatifs meublés en indivision
Le régime micro-BIC est applicable si les revenus locatifs meublés en indivision n'excèdent pas un certain seuil. Pour les locations meublées, ce seuil est fixé à 72 600 euros par an. En optant pour ce régime, les indivisaires bénéficient d'un abattement forfaitaire de 50% sur leurs revenus locatifs. Le montant ainsi obtenu est directement imposé au barème progressif de l'impôt sur le revenu.
Pour bénéficier du régime micro-BIC, la déclaration des revenus locatifs meublés en indivision se fait sur la déclaration complémentaire de revenus (n°2042C). Chaque indivisaire doit y indiquer sa quote-part des revenus et bénéficiera alors de l'abattement forfaitaire de 50%.
Le régime réel pour les revenus locatifs meublés en indivision
Si les revenus locatifs meublés en indivision excèdent le seuil de 72 600 euros annuels, les indivisaires sont soumis au régime réel d'imposition. Ce régime permet de déduire l'ensemble des charges réellement supportées par les indivisaires pour la gestion et l'entretien du bien immobilier loué. Ces charges peuvent inclure les dépenses de réparation, les intérêts d'emprunt, les assurances, les taxes foncières, les frais de gestion, etc.
Pour opter pour le régime réel, les indivisaires doivent remplir une déclaration spécifique, la déclaration complémentaire de revenus professionnels (n°2031). Chaque indivisaire y mentionne alors ses revenus locatifs meublés ainsi que ses charges déductibles. Il est également nécessaire de joindre un relevé détaillé des charges engagées au cours de l'année.
Conséquences pour les indivisaires
La déclaration des revenus locatifs meublés en indivision a des conséquences directes sur la situation fiscale de chaque indivisaire. En effet, chaque indivisaire est imposé individuellement sur sa quote-part de revenus locatifs. Ainsi, chaque indivisaire doit inscrire les revenus locatifs encaissés ainsi que les charges déductibles dans sa déclaration de revenus personnelle.
Il est important de souligner que les charges engagées pour la gestion du bien immobilier en indivision peuvent être déduites uniquement dans la mesure où elles sont proportionnelles à la quote-part de chaque indivisaire. Par conséquent, il est essentiel de tenir une comptabilité précise des dépenses réalisées pour le bien commun afin de faciliter la répartition des charges entre les indivisaires.
Les obligations déclaratives des indivisaires
Outre la déclaration des revenus locatifs meublés, les indivisaires ont d'autres obligations déclaratives à respecter. En effet, en tant que propriétaires d'un bien immobilier en indivision, ils doivent également remplir une déclaration de revenus fonciers (n°2044) dans laquelle ils mentionnent les revenus fonciers issus de la location nue du bien, s'ils louent également une partie du bien en tant que logement non meublé.
Il convient également de souligner que chaque indivisaire doit renouveler sa déclaration de revenus chaque année, même si aucune modification n'est à signaler. De plus, en cas de cession de la part de l'indivision, il est impératif d'informer l'administration fiscale de cette transmission.
Conclusion
La déclaration des revenus locatifs meublés en situation d'indivision peut s'avérer complexe, mais en comprenant les règles fiscales qui s'appliquent dans ce contexte, elle peut être réalisée de manière sereine. Il est primordial de connaître les différents régimes fiscaux possibles, le régime micro-BIC et le régime réel, et de choisir celui qui correspond le mieux à la situation de l'indivision. De plus, la tenue d'une comptabilité précise et la bonne répartition des charges entre les indivisaires sont des éléments indispensables pour une déclaration conforme aux attentes de l'administration fiscale.
FAQ
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1. Quelles différences entre un revenu locatif meublé en indivision et en nom propre ?
La principale différence réside dans le régime fiscal applicable. En indivision, les revenus locatifs meublés sont soumis au régime des bénéfices industriels et commerciaux (BIC), tandis qu'en nom propre, ils sont imposés dans la catégorie des revenus fonciers.
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2. Comment se répartissent les revenus locatifs entre les indivisaires ?
Les revenus locatifs doivent être répartis au prorata de la quote-part de chaque indivisaire dans l'indivision. Cette répartition est généralement déterminée en fonction des droits de propriété de chaque indivisaire.
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3. Quelles sont les obligations fiscales en cas de vente d'un bien en indivision ?
Lors de la vente d'un bien en indivision, chaque indivisaire doit déclarer la plus-value réalisée dans sa déclaration de revenus. De plus, une déclaration spécifique, la déclaration n°2074, doit être remplie et jointe à la déclaration de revenus.
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4. Quelles sont les conséquences fiscales en cas de sortie d'indivision ?
En cas de sortie d'indivision, c'est-à-dire lorsque l'un des indivisaires rachète les parts des autres, la situation fiscale de l'indivisaire qui rachète évolue. Il devient le seul propriétaire du bien et est donc imposé individuellement sur l'ensemble des revenus locatifs générés par le bien.